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Aurel Aebi

Architecte designer. Cofondateur de l’Atelier Oï, La Neuveville.

– Sur un bateau pour aller où?

– Aux Maldives. Je naviguerais d’île en île avec ma femme et mes deux enfants.

– Et sur un pédalo, avec qui?

– Avec mes deux associés de l’Atelier Oï, Armand Louis et Patrick Raymond. Nous travaillons souvent en faisant une activité sportive, le mouvement amène une fluidité dans la discussion.

– Fermez les yeux. Si je vous dis «de l’eau», que voyez-vous?

– Une source d’inspiration. En architecture, nous faisons constamment face au néant pour y faire émerger des formes. Quand je suis sur mon voilier au milieu d’un lac, je plonge mon regard dans l’eau, et je réfléchis à la manière dont je vais remplir ce vide.

– Votre spécialité à la piscine?

– Dans celle de mes beaux-parents, je passe mon temps à écarter les bras pour réceptionner mes enfants qui sautent depuis le bord.

– Vos premières larmes par amour?

– C’étaient des larmes de joie, un matin sur un quai de gare. Je suis tombé par hasard sur une femme que je n’avais pas revue depuis très longtemps et que j’avais beaucoup aimée. Nous avons pris chacun notre train ce jour-là. Quelques années plus tard, elle est devenue mon épouse.

– Votre plus belle odyssée?

– L’Atelier Oï. Comme l’eau, notre histoire a commencé par la naissance d’une source qui a formé des petits ruisseaux puis de plus grands fleuves.

– Et votre pire costume de bain?

– Un slip de bain rouge pétant en lycra offert par mes parents. Ils pensaient que j’aimais cette couleur parce que j’étais un petit garçon très actif. Je ne leur ai jamais dit que je préférais l’orange, celui qui illumine le ciel au coucher et au lever du soleil.

– Votre plus grand plongeon?

– Au Brésil. J’escaladais des rochers près d’une chute d’eau. A environ dix mètres de haut, j’ai sauté, je ne voyais pas le bassin dans lequel j’allais plonger.

– Votre record de ricochets?

– Vingt. Sur le lac de Thoune près de la maison dans laquelle j’ai grandi. Mon père, également architecte, m’a transmis la passion des phénomènes naturels. On cherchait les meilleures pierres puis on s’entraînait à accomplir le plus beau geste. Si le galet, le mouvement et la vitesse étaient bons, c’était facile.

– Henniez bleue ou Henniez verte?

– Au bureau, nous avons un appareil qui transforme l’eau du robinet en eau gazeuse.

– Ce qui vous fait perdre pied?

– L’absence de système. Je n’aime pas le désordre physique ou mental. Même en vacances, j’ai besoin que les journées soient structurées.

– Qu’entendez-vous quand vous avez la tête sous l’eau?

– Le bateau qui s’éloigne quand je viens de tomber en wakeboard.

– Etes-vous le fils de la mer?

– Plutôt du lac. Je dis souvent que mon voilier est mon psychiatre.

– Sticks de poisson ou caviar?

– Des sticks, avec du ketchup. Je n’ai pas de plaisir à manger des aliments chers. Je me satisfais très bien de saucisses de veau!

– A quoi servent les jacuzzis?

– A se détendre, mais je préfère les bains. Dans mon ancien appartement, j’avais conçu une pièce pour ça. Une grande baignoire ovale dans une sorte de grotte, avec des ardoises au mur et une lumière zénithale au plafond. Je me baignais en regardant le ciel et en écoutant Mozart.

– Quelle boisson pour accompagner votre dernier repas?

– Un jus d’ananas fait maison.

– Ô rage, ô désespoir…

– Je ne connais pas. Je ne lis que des livres en allemand, ma langue maternelle.

Architecte designer. Cofondateur de l’Atelier Oï, La Neuveville.