La meilleure nouvelle sur le front fiscal, pour l’organisation basée à Paris et chargée de coordonner la lutte internationale contre les «juridictions fiscales non coopératives», est venue de la signature par la Chine, le 27 août, de sa convention multilatérale d’entraide administrative (que la Suisse rechigne à signer), dont tous les pays du G20 sont désormais partie prenante. Un succès de taille compte tenu du poids de ce pays dans l’économie mondiale, du nombre de multinationales qui y font fabriquer leurs produits et du nombre croissant en Chine de millionnaires et milliardaires courtisés par les banques, que le secret bancaire et les places offshore attirent tels des aimants.
A bien y regarder, en revanche, ce progrès diplomatique sur lequel le G20 va s’appuyer pour renforcer la lutte contre les paradis fiscaux s’accompagne toujours de zones d’ombres. Certes, Singapour a fait un pas vers plus de transparence en se ralliant aussi en mai à la convention de l’OCDE. Mais un coup d’œil sur la carte suffit pour comprendre: au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, en Océanie, les pays non signataires dominent. Mieux: au cœur de cette région, le poumon financier qu’est Hongkong n’a fait jusque-ici que des concessions limitées, protégé par son statut de région spéciale de la Chine, tout comme le «Las Vegas» asiatique qu’est devenu Macao.
De plus en plus riche, l’Asie est en réalité loin d’avoir banni la finance offshore. Au contraire. Face aux côtes de Bornéo, l’île malaisienne de Labuan se rêve déjà en nouveau Liechtenstein. Le très riche sultanat pétrolier de Brunei est accusé par la France d’être «non coopératif». Tout comme, dans le Pacifique, les îles Marshall, Nauru et Niue. Des brèches sérieuses, alors que l’OCDE, après le G20, réunira en novembre son forum fiscal mondial en… Indonésie.
La signature par la Chine de la convention fiscale multilatérale est un succès de taille pour l’OCDE