«J’ai fait la cour à des murènes/J’ai fait l’amour/J’ai fait le mort/t’étais pas née», chantait Bashung dans «La nuit je mens», sur l’album Fantaisie militaire – son chef-d’œuvre? L’image préfigure un érotisme, disons, relatif. Courtiser ces effroyables créatures des profondeurs relèverait plutôt du cauchemar, le sens réel, peut-être, de ces mensonges nocturnes. Le chanteur et son auteur Jean Fauque poursuivaient: «J’ai dans les bottes/des montagnes de questions/où subsiste encore ton écho». Désormais, c’est l’écho d’Alain Bashung qui subsistera. Mais cette morsure-là ne blessera pas, elle inspirera.
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