Le débat nucléaire a abouti à la construction de quatre centrales comprenant cinq réacteurs, de Beznau (1969) à Leibstadt (1984), qui produisent 40% de l’électricité suisse. Il a été tranché par quatre consultations populaires majeures. En septembre 1990, la sortie du nucléaire a été refusée par 52,9% des voix, et l’introduction d’un moratoire acceptée par 54,6% des voix. La prolongation du moratoire ayant été refusée en 2003, le Conseil fédéral a réaffirmé, en 2007, que le nucléaire constitue l’un des piliers de l’approvisionnement énergétique du pays. Sa part devrait cependant diminuer puisque celle des nouvelles énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermique) devrait doubler pour représenter près de 10% en 2020. La force hydraulique devrait également augmenter sa part de 4%.
Les centrales envisagées
Le débat nucléaire redémarre à la lumière des nouvelles centrales envisagées par les grands groupes électriques. Le zurichois Axpo est sur les rangs. Les Forces motrices bernoises caressent le projet d’une nouvelle centrale à Mühleberg. Enfin, Alpiq envisage la construction d’une nouvelle centrale à Gösgen. «C’est l’endroit idéal, note Peter Hirt, directeur des installations thermiques du groupe. Nous avons suffisamment de terrain à disposition, la population locale est favorable au nucléaire, et nous sommes très éloignés de la frontière allemande.» L’Allemagne, antinucléaire, refusera en effet toute installation proche de son territoire. Mais certaines communes bâloises, situées dans le périmètre de Gösgen, ont déjà fait part de leur mauvaise humeur.
Mise en service en 1979, la centrale actuelle, de conception allemande, a coûté quelque 2 milliards de francs. Le projet est devisé, lui, entre 6 et 8 milliards. La nouvelle installation ne disposerait pas d’une tour de refroidissement de 150 mètres de haut, mais reposerait sur un système plus discret de ventilateurs afin d’abaisser la température résiduelle.