A partir de menus objets postés devant lui, galets, bibelots, photographies et reproductions, le peintre fait ses vocalises, se lance dans des variations autour d'un même thème. Organisation de l'espace, stylisation, expression de la vie lente des choses, références explicites à des artistes tels que Magritte, pour les jeux d'associations, Morandi, pour la sérénité de l'exercice, De Chirico, pour l'arrière-plan métaphysique, Picasso, pour le jeu des formes, et Klee pour la poésie.
Ainsi se succèdent des formes ovoïdes, des enfilades d'escaliers montant et descendant, des vues de mer, de sable, de montagnes, des éléphants qu'on devine en bois ou en pierre, des violons posés sur des fauteuils, des personnages fictifs, dans des situations de fiction. Et puis, çà et là, des scènes «réelles», presque toujours rendues par le biais du dessin, une femme assise, un petit garçon jouant du violon, un profil très pur. Cette intrusion du vécu quotidien, qui se dégage du murmure onirique, a l'effet d'une petite douche bienfaisante, avant qu'on se plonge à nouveau dans cette matière de rêve, le dessin poétique, en couleurs, de REOC Bielmann.
J.-P. «REOC» Bielmann: 365 gouaches. Galerie Andata/Ritorno (rue du Stand 37, Genève, tél. 022/329 60 69). Ma, me, sa 14-18 h. Jusqu'au 28 février.