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Allen S. Weiss. Comment cuisiner un phénix. Chantal Thomas. L'Ile flottante

Allen S. Weiss. Comment cuisiner un phénix Chantal Thomas. L'Ile

Allen S. Weiss. Comment cuisiner un phénix

Chantal Thomas. L'Ile flottante

Les deux au Mercure de France, coll. Le Petit Mercure, 96 p. et 64 p.

«Bien manger, c'est aimer. Bien manger, c'est comprendre. Bien manger, c'est rêver.» Cette explicite mise en bouche d'Allen S. Weiss pour son irrésistible Comment cuisiner un phénix appelle un complément: bien manger, c'est nourrir l'inspiration littéraire. S'il cite en appendice une traduction séculaire du Carmen de ave phoenice de Lactance, Weiss sait croiser toutes les approches esthétiques (de la mythologie à la psychologie) pour traiter de cet animal «androgyne, hyperboliquement hybride, et simultanément le plus céleste et le plus chtonien des oiseaux» que les plus antiques traditions culinaires déclaraient impropre à la consommation…

A compléter par les élégantes variations sur les candides gourmandises de Chantal Thomas dans L'Ile flottante, dont le propos introductif explique l'influence d'un festin de papier – des mets affolants de surenchère lexicale inventés par deux petites filles pour rassasier l'appétit monstrueux d'un ogre domestique – sur des choix gastronomiques limités aux nourritures blanches, du colin à la semoule au lait, de la sèche au blanc-manger au lait d'amandes, de l'hostie aux pastilles Vichy… Une façon moins détournée que lumineuse d'atteindre au cœur de ce qui alimente une amitié d'enfance exclusive et exigeante. Sans gras ni lourdeur. Comme une diététique de l'âme.