Animaux préhistoriques aux enchères: derrière l'engouement, l'expérience philosophique
Entretien
AbonnéLes squelettes de dinosaures connaissent un succès phénoménal auprès des esthètes collectionneurs qui leur trouvent le charme des vanités. On en parle avec un expert en paléontologie et galeriste

Fin octobre, le squelette d’un Triceratops horridus surnommé «Big John» s’est vendu aux enchères à Paris. Initialement estimé à 1,5 million d’euros, son prix s’est envolé à 5,5 millions en une dizaine de minutes, dans une salle archi-comble de l’Hôtel Drouot. Cheville ouvrière de cette opération à succès, Iacopo Briano est galeriste à Gênes et à Bruxelles, expert en paléontologie et histoire naturelle. Depuis 2016, il collabore avec la maison française Binoche et Giquello pour mettre aux enchères des objets qui, d’ordinaire, ont leur place dans les musées d’histoire naturelle: crânes de mammouth laineux, molaires de stegodon, météorites martiennes, animaux empaillés, empreintes d’ichtyosaure, feuilles de palmier fossilisées, collections d’oursins, divers minéraux extraterrestres… et squelettes de dinosaures quasi complets.