Les témoignages sont nombreux et proposés en français et en allemand. Le journaliste Marcel Gay livre, par exemple, les émotions qui l’habitent aujourd’hui encore, 36 ans après la disparition, à Saxon, de la petite Sarah Auberson, que l’on ne retrouvera jamais. «Le courage des parents, leurs cris du cœur, leurs larmes et le visage de Sarah sont à jamais gravés dans mon cœur», écrit-il. Son confrère Christian Hermann revient sur le «drame de Sierre», cet accident de car qui coûta la vie, en 2012, à 28 personnes dont 22 enfants: «Durant trois heures, je ne suis pas journaliste. Juste un ami. Un papa, aussi, qui pense déjà à ces familles réveillées par un cauchemar. Réel.»
Comprendre et appréhender le métier
Les expériences vécues ne sont pas toutes liées à des tragédies. Mais ce sont souvent celles qui marquent le plus. «Nous espérons que les visiteurs comprennent ce que vivent les journalistes, qui doivent décrire factuellement des événements en mettant de côté leurs émotions, et qu’ils appréhendent ainsi mieux notre métier, loin des préjugés qu’on lui colle souvent», souligne Christine Savioz.
L’exposition, qui met également en avant des thématiques importantes pour le canton – du percement du tunnel du Simplon à la pandémie de Covid-19, en passant par les 13 victoires du FC Sion en Coupe de Suisse –, fait aussi la part belle à l’image. «Il s’agit de la plus grande exposition collective de photojournalisme suisse», se réjouit Philippe Maeder, le président de Photojournalistes suisses – Impressum.
Plus de 400 photos de 50 photojournalistes valaisans et suisses sont exposées, parmi lesquelles celles d’un certain Léonard Gianadda. Le maître des lieux est ému. Le journalisme et le photojournalisme, c’est une partie de sa vie. Premier correspondant valaisan de la Télévision suisse romande notamment, il se verra refuser sa carte de presse à la fin des années 1950, n’exerçant pas le métier à plein temps. Une anomalie rectifiée en septembre dernier, lorsqu’il devient membre d’honneur de l’APVs. «A 86 ans, cette exposition c’est ma récompense», glisse le mécène martignerain, touché de pouvoir accueillir les journalistes, lors de la présentation de l’événement, en leur disant «chers confrères».
«Le Valais à la Une; un siècle vu par les médias». Vieil Arsenal de la Fondation Pierre Gianadda de Martigny. Tous les jours, de 10h à 18h, jusqu’au 21 novembre.