A la Collection de l’art brut, la création comme miroir de vies douloureuses
La création artistique, écho salutaire d’une existence en marge, est au cœur des deux expositions de l’institution lausannoise, consacrées au Centre Lives et à Karl Beaudelere
Les deux expositions actuelles de la Collection de l’art brut sont consacrées à des auteurs dont l’activité créatrice s’est déployée à un âge relativement avancé, à mi-chemin de l’existence, vers la quarantaine, ou au-delà. On y verra des œuvres extrêmement singulières, intimement liées aux trajectoires de vie, la plupart douloureuses, de leurs créateurs. Vulnérabilité et résilience s’allient et permettent l’éclosion d'univers artistiques particulièrement touchants, portés par une profonde authenticité. L’originalité remarquable des pièces exposées – dessins, sculptures, lettres, photographies… – est à l’image des destinées, en marge, de leurs auteurs.
L’exposition Lives a été conçue par Pauline Mack, assistante conservatrice à la Collection de l’art brut, en collaboration avec le Centre suisse de compétence en recherche sur les parcours de vie et les vulnérabilités (Centre Lives), dont plusieurs chercheurs ont contribué au catalogue de l’exposition et enrichi de manière significative la réflexion sur la notion d’art brut et, partant, sur la notion même d’artiste. Les très beaux portraits du photographe Mario Del Curto donnent un visage à ces noms longtemps restés dans l’ombre.