Edvard Munch en majesté sur le fjord d’Oslo
L’auteur du «Cri» souhaitait que ses œuvres soient réunies en un seul lieu. Léguée à la ville d’Oslo en 1940, sa collection est désormais abritée dans un nouveau musée qui contribue à faire de la capitale norvégienne une étape culturelle internationale
MUNCH. En lettres rouges monumentales inclinées sur la façade grise du bâtiment, l’enseigne du nouveau musée rappelle plus celle d’une cafétéria que celle d’un temple de la culture. Planté au bord du fjord de Bjorvika, à deux pas de l’opéra d’Oslo, édifice élégant, en marbre de Carrare et verre bleuté, le nouveau Musée Munch apparaît, en comparaison, comme un geste architectural plutôt disgracieux. Une «cicatrice sur le visage d’Oslo», a osé un critique d’art de la chaîne de télévision publique pour évoquer ce bâtiment de 13 étages et 60 mètres de hauteur, tapissé de panneaux d’aluminium ondulé et perforé, et dont le sommet est incliné en direction du centre-ville.
Le hall d’accueil, très lumineux, ouvert sur une librairie et un espace café-restaurant, évoque plus celui d’un aéroport qu’un sas d’entrée dans un musée d’art moderne. Face aux critiques, la direction du musée fait le gros dos. «Le bâtiment convient très bien à la collection car c’est un bâtiment monumental, un bâtiment brutal, situé au cœur de la ville et qui oblige à la réflexion», soulignait, à l’automne 2021, lors de l’inauguration du bâtiment, Stein Olav Henrichsen, le directeur du musée.