Gabriele Münter, une cavalière d’avant-garde au Centre Paul Klee
Exposition
AbonnéLa peintre allemande est plus connue pour sa relation amoureuse avec Kandinsky que pour son œuvre. L’institution bernoise lui rend justice avec une première grande rétrospective suisse montrant qu’elle a contribué autant que son compagnon aux révolutions artistiques du XXe siècle

Le cliché est pris sur le Mississippi, depuis le pont d’un bateau. Les haubans croisés au premier plan encadrent graphiquement le paquebot à vapeur qui passe plus loin. La photographe a soigneusement construit sa composition, comme en témoignent les autres clichés de cette série en noir et blanc capturée par Gabriele Münter (1877-1962) en 1900. Elle a 23 ans, rêves de peinture en tête, liberté dans l’âme et moyens, grâce à l’héritage de parents partis trop tôt. Avec sa sœur, elle visite de la famille aux Etats-Unis, rassasie sa curiosité du Nouveau Monde. «Deux jeunes femmes seules en voyage, qui ont même visité le Texas, qui n’ont peur de rien. Gabriele Münter fumait, faisait de la bicyclette. Elle se moquait des corsets, dans les vêtements comme dans les mœurs. Vous voyez le personnage?»