A moment historique, événement majeur: les trois musées proposent chacun un chapitre d’une grande exposition sur la thématique des trains. Et en parallèle, chaque institution met en valeur ses collections. Pour Photo Elysée et le Mudac, ce déménagement est une aubaine: leurs surfaces d’exposition sont désormais de 1500 m², soit le double des espaces à leur disposition dans les bâtisses historiques qu’ils occupaient au sud-est de la ville et à la Cité.
Pour sa première monstration d’œuvres de sa collection dans ses nouveaux murs, le Mudac a décidé non pas d’accumuler ses pièces les plus précieuses, mais de réunir un ensemble proposant une réflexion sur le thème brûlant du dérèglement climatique. Sous le commissariat d’Amélie Bannwart et Isaline Vuille, l’exposition Ecouter la Terre parle de l’état inquiétant dans lequel se trouve notre planète mais, au-delà de la dimension anxiogène du propos, elle propose aussi des solutions, comme lorsque le duo italien Formafantasma se pose la question, avec une tour en verre et impression digitale sur aluminium (Cabinet 1, 2017), du recyclage des déchets électroniques à travers le design.
Même réflexion chez Tomas Krals, designer d’origine slovaque diplômé de l’ECAL et installé à Lausanne, qui se penche à travers l’installation Upgrade (2018) sur la surabondance des bocaux en verre industriel. La Française Anaïs Dunn a de son côté réalisé un mobile géant dans lequel des morceaux de verre soufflé peuvent s’entrechoquer pour évoquer l’inéluctable fonte des glaces (Tension Paysage, 2021). Une œuvre ludique et intelligente, à l’image d’une expo élaborée à partir d’éléments scénographiques respectueux de l’environnement.
«Ecouter la Terre», Mudac, place de la Gare 17, Lausanne, jusqu’au 25 septembre, entrée libre sa et di à l’occasion du week-end inaugural de Plateforme 10, www.mudac.ch/expositions/ecouter-la-terre