Le néo-impressionnisme de Achille Laugé à (re)découvrir à l’Hermitage
La Fondation de l’Hermitage à Lausanne dédie sa nouvelle exposition à un peintre trop peu connu, Achille Laugé. Une belle découverte
Issu d’une famille paysanne d’Occitanie, Achille Laugé (1861-1944) se forme à l’Ecole des beaux-arts de Toulouse, où il se lie à Antoine Bourdelle, puis à Paris, où il partage l’atelier d’Aristide Maillol. Ses affinités et amitiés durables avec des sculpteurs se ressentiront dans sa peinture. Profondément impressionné par le célèbre tableau de Georges Seurat Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte, il adopte la couleur pure divisée, qu’il développe cependant d’une manière qui lui est propre.
Le peintre rompt en effet avec la vie parisienne pour retourner sur ses terres natales, dans la région de Carcassonne, où il réalise l’essentiel de son œuvre. Le choix de cette vie simple fut aussi «sa chance», commente la commissaire Nicole Tamburini, spécialiste de l’artiste. Car, dans son village, celui de Cailhau en particulier où il s’établit après la mort de son père, l’artiste ne connaît pas l’influence des maîtres parisiens, il peut y suivre sa voie personnelle. Laugé puise donc en lui-même, et dans le quotidien des fleurs de son jardin, de ses proches ou d’une route de campagne sur laquelle il promène sa charrette atelier, la matière inépuisable de ses œuvres.