Un tigre empaillé. Une coulée de lave torrentielle. Un ciel peint par Turner. Benoît XVI les bras en l’air. Un bébé mammouth. Un glacier. Frankenstein. Ce sont des strates, des bribes d’information qui toutes ensemble forment l’exposition Tant de choses planent dans l’air, d’où notre vertige, une réflexion visuelle de Yann Mingard sur l’anthropocène. Dans une esthétique extrêmement travaillée, comme à son habitude, l’artiste égrène avec subtilité les dysfonctionnements, pointe tel ou tel ravage que l’homme fait à la nature et au climat. Mais si la démarche est cérébrale et engagée, les liens entre ces chapitres a priori disparates, comme la raison d’être de telle ou telle image dans ce triste inventaire, ne sont pas livrés directement avec les photographies. Une brochure gorgée de références donne la plupart des clés. Yann Mingard a souhaité laisser cette part d’effort au public. Il en perdra une partie en route et c’est dommage, pour un sujet aussi essentiel.