Avec «Poetry of the Earth», Maya Rochat invite Entre-Temps au cœur de sa création artistique
Contretemps
La Maison européenne de la photographie, à Paris, consacre une exposition à l’artiste lausannoise. Rendez-vous le 20 mai pour l’édition imprimée de notre opération spéciale et le 3 juin sur notre site

A l’occasion de l’exposition que lui consacre à Paris la Maison européenne de la photographie, l’artiste lausannoise Maya Rochat invite les lecteurs du «Temps» au cœur de sa création dans un numéro spécial d’Entre-Temps avec une œuvre détachable du cahier en kiosque le week-end du 20 mai.
On n’en finit jamais d’apprendre à regarder. On n’en finit jamais avec le monde. On progresse, on tâtonne, on tente de s’ouvrir, de comprendre. Sur ce chemin-là se tiennent des artistes. Leurs regards, leurs visions nous aident à voir plus loin, attirent notre attention sur ce que nous ne voyons pas ou plus. Ils réveillent nos sens, nos émotions, notre sens de la poésie, nos intuitions.
Maya Rochat est de ces artistes-là. De ceux dont les œuvres nous rappellent que nous sommes ici et maintenant sur terre, sur un grain de sable dans le cosmos, à l’ombre des galaxies et des trous noirs; que nous sommes, aussi, ces êtres tissés de milliards de cellules, ces vivants qui traversent l’âge des étoiles.
Lorsqu’on ouvre ses livres d’artiste, qu’on entre dans un lieu d’exposition, qu’on assiste à une performance, Maya Rochat convoque pour nous l’exubérance de la nature, la profusion des formes et des couleurs du vivant. Ce faisant, elle nous parle de nous. Elle nous rend attentifs à ce que nous sommes en train de vivre et de faire.
Bousculer nos habitudes
Voilà pourquoi, alors qu’elle s’apprête à présenter une première rétrospective de son travail à la Maison européenne de la photographie à Paris, nous avons décidé de lui donner «carte blanche» pour une édition spéciale de notre supplément du samedi, Entre-Temps.
Maya Rochat a souhaité qu’on s’intéresse aux «artivistes», ces artistes qui travaillent leur engagement écologique, mais aussi que nous nous interrogions sur la révolution que provoquent en nous les images, de plus en plus précises, des marches de notre univers.
Cette carte blanche, c’est encore une manière de saluer l’envol d’une artiste romande vers une nouvelle scène européenne après la Tate à Londres. C’est aussi l’occasion de bousculer nos habitudes, d’aller voir au-delà du miroir de nos pages (et de nos écrans) et de vous offrir un bel objet.
Télescopage de deux mondes
Maya Rochat travaille par thèmes et sur des supports multiples. Alors, pourquoi pas un journal, après ses livres, ses bâches, ses écrans, ses caissons lumineux, ses impressions holographiques?
Cette édition d’Entre-Temps fait donc partie elle aussi de Poetry of the Earth, le grand thème visuel qui anime Maya Rochat en ce moment. Ici, au lieu d’une galerie ou d’un musée, l’artiste rencontre un journal. Télescopage de deux mondes, l’un qui angle, contextualise, explique, l’autre qui ouvre, respire et élargit sa focale jusqu’aux confins du cosmos.