Dans les sous-sols de Winterthour sommeillent 100 000 trésors
Collection
AbonnéMéconnue en Suisse romande, la Fondation pour l’art, la culture et l’histoire (SKKG) règne pourtant sur une collection gigantesque d’œuvres et d’objets d’art improbables. Laissée à l’abandon durant des années, elle retrouve peu à peu la lumière
C’est un genre de caverne d’Ali Baba – si Ali Baba avait une épaisse polaire et élu domicile dans la tour Sulzer. A Winterthour, on aperçoit de loin ce bâtiment surplombant le quartier de la gare, construit dans les années 1960 par ce géant de l’industrie des machines. Mais sa vaste réception épurée, tout en béton ciré et baies vitrées, ne laisse pas présager que, quelques étages plus bas, sommeille un bric-à-brac à donner le tournis. Dans un froid craché par les climatiseurs, on découvre des enfilades de salles, chaque porte dévoilant une forêt de palettes et de trésors. Dans la première pièce, un parterre de statues, où des bustes en granit côtoient sans snobisme des dauphins kitschissimes et un immense gorille. Dans la deuxième, une famille de vieilles malles en bois et un énorme cristal. Dans la suivante, des lustres, un régiment de lanternes vénitiennes un peu écaillées, les restes d’un portail en fer forgé, une prison miniature, des rouets en bois… et, dans le coin, un sanglier empaillé au poil dru et à l’œil luisant. Un bazar organisé qui n’est que la pointe de l’iceberg: un extrait des collections fourmillantes de la Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte (SKKG) – Fondation pour l’art, la culture et l’histoire.