Vera Molnar, pointure de l’art digital
Figure historique de l’abstraction géométrique, Vera Molnar fut aussi l’une des premières femmes artistes à intégrer l’ordinateur à son processus de création. Le MUDA de Zurich consacre cet hiver une exposition à cette grande dame
Longtemps, trop longtemps, Vera Molnar (née en 1924) n’a pas bénéficié de la reconnaissance qu’elle méritait. On pourra gloser sur les causes possibles de ce phénomène tristement récurrent (à commencer, sans surprise, par la principale: elle est une femme). Mais l’heure est plutôt à se réjouir que les jeunes générations s’emparent enfin de son œuvre. D’autant qu’elle est, à 95 ans, toujours pleinement active, dans l’atelier parisien qu’elle occupe depuis les années 1950.
Le revival récent de l’art cinétique et l’intensification de la recherche sur les artistes femmes ont contribué à réintégrer son travail dans l’histoire de l’abstraction géométrique: le nom de Vera Molnar, synonyme de minimalisme à la française, est de nouveau de ceux qui circulent. Mais c’est dans le sillage d’expositions explorant l’usage des outils informatiques dans la création artistique qu’opère désormais sa transmission.