On entre par une forêt sombre dans l’imaginaire de Camila Rodriguez Triana. Une forêt dont les racines n’ont rien oublié de la violence coloniale, où les nids renferment un avenir indéchiffrable, une forêt dont l’histoire est cousue de fils d’or. Camila Rodriguez Triana est colombienne. Descendante d’esclaves et d’autochtones spoliés, elle cultive l’idée de transmission et de réparation en pratiquant, entre autres, l’art ancestral et éminemment féminin de la broderie. Cinéaste et plasticienne multimédia, elle présentait cet automne à New York le fruit de son travail dans le cadre du programme Rolex de mentorat artistique, dont elle a bénéficié entre 2020 et 2022 en tant que mentorée.