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Quand Werner Bischof, grand maître du noir et blanc, prenait des photos couleur

Des tirages inédits du célèbre photographe suisse disparu en 1954 dévoilent ses visions colorées au Musée d’art de la Suisse italienne à Lugano

Werner Bischof, «Modèle à la rose», studio de Zurich, 1939. Impression à jet d’encre à partir d’une reconstruction numérique, 2022. — © Werner Bischof Estate/Magnum Photos/MASI/ProLitteris
Werner Bischof, «Modèle à la rose», studio de Zurich, 1939. Impression à jet d’encre à partir d’une reconstruction numérique, 2022. — © Werner Bischof Estate/Magnum Photos/MASI/ProLitteris

«Cette exposition n’est pas une exposition habituelle de Werner Bischof (1916-1954). On ne verra pas ici de la grande photographie classique du XXe siècle, en noir et blanc, alors que c’est pour ça qu’on le connaissait jusqu’à présent. Car, tout à coup, des photos couleur sont arrivées!» Marco Bischof, qui arpente à grands pas l’exposition que le Musée d’art de la Suisse italienne (MASI) de Lugano consacre au travail de son père – dont il gère les archives depuis les années 1980 – est volubile et enthousiaste. On le sent ravi de la découverte qu’il a faite dans les cartons du photographe, disparu au Pérou en 1954 alors qu’il était enfant, qui permet de présenter, aujourd’hui, pour la première fois, les visions en couleur de son père.

Tout est parti de la découverte de petites plaques de verre, des négatifs, qui, par groupe de trois, reproduisaient la même scène. A l’œil nu, il s’agissait de trois clichés en noir et blanc d’intensité variable. Mais, en réalité, la combinaison de ces trois images, prises simultanément mais chacune avec un filtre monochrome différent, composait une photographie en couleur, remarquablement précise. Une prouesse technologique pour l’époque, réalisée par un appareil révolutionnaire et hors de prix, le Devin Tri-Color, construit en 1938. La prestigieuse revue zurichoise Du en avait confié un au talentueux Werner Bischof. Exposé à Lugano, l’appareil est conservé aujourd’hui au Musée de l’appareil photographique à Vevey. «J’ai vécu toute ma vie avec les photos de mon père en noir et blanc et tout à coup, je les vois en couleur, ce qui leur donne un aspect complètement différent. Je redécouvre des sujets connus, comme la destruction du Reichstag. Le voir soudain en couleur lui donne une dimension nouvelle, picturale.»

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