Le «binge-viewing», la pratique qui consiste à regarder la télévision ou tout autre écran pendant des heures d’affilées, en visionnant à la suite les épisodes d’une même série, rentre dans les moeurs et devient «la nouvelle normalité».

L’embarras ressenti il y a quelques années encore, pour avoir consommé un coffret DVD entier le temps d’un week-end, s’est dissipé et n’est plus perçu comme une pratique d’individus paresseux affalés dans un canapé. Aujourd’hui plus de malaise, neuf personnes sur dix reconnaissent regarder plusieurs épisodes en une seule séance. Une pratique favorisée par des services vidéo comme Netflix, spécialisées dans la distribution de séries télés en streaming sur Internet.

Le «binge-viewing» est un phénomène en pleine expansion. La diffusion depuis la plateforme de Netflix en période de pointe génère à elle seule 36.5% du trafic internet en Amérique du Nord.

Pourtant une étude démontre pour la première fois un lien entre l’embolie pulmonaire fatale et le temps passé devant un écran, immobile. Présentée lors du Congrès de la Société européenne de cardiologie en août dernier par le professeur Toru Shirakawade de l’Université d’Osaka, l’étude n’a eu qu’une faible résonance. «Les vols long-courrier en classe économie sont connus comme un facteur de risque,» souligne Shirakawa dans Le Figaro, «mais les gens regardent d’avantage la télévision qu’ils n’ont l’occasion de prendre des vols long-courrier.» Un risque encore plus élevé chez les gens âgés de 40 à 59 ans.

Le «binge-viewing», un nouvel argument marketing. La compagnie aérienne Virgin America, pour attirer les passagers, leur propose la possibilité de visionner tous les épisodes de leurs séries préférées depuis leur siège, grâce à l’installation en cabine d’une nouvelle connexion Internet sans fil à haut débit.

Et Samsung à son tour saisissant l’air du temps, lance un concours dont le premier prix est un séjour dans un monastère tibétain au fin fond de l’Himalaya. L’heureux gagnant pourra en immersion totale, rattraper son retard et regarder ses séries télé en toute sérénité pendant 100 jours sur un grand écran. L’excès, la nouvelle expérience spirituelle.