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Ça slame au Salon du livre de Genève

Un concours doté d'une bouteille de whisky!

Un Café littéraire plein à craquer, un public enthousiaste qui soutient ses poètes préférés en sifflant et en hurlant. Et des slameurs venus de toute la Suisse, qui déboulent sur la scène pour déclamer au rythme du rap, sans la musique. «La cible est le sensible» dit l'un. «Moi, j'aime la vie, donc j'ai du toupet», proclame un autre. Samedi, le Salon du livre accueillait une compétition de Slam Poésie (lire le Samedi Culturel du 29 avril), une bataille de mots entre des poètes qui agitent les phrases en secouant les épaules, en faisant tournoyer les bras; et qui se déplacent un micro à la main en interpellant la salle où un public écoute d'habitude d'une oreille distraite des débats feutrés et des lectures monocordes.

Pour renaître, les plus vieilles traditions doivent faire de longs voyages. Le slam est venu d'Amérique, bien sûr, où il est né dans les années 80. Mais il vient aussi des cris futuristes, des provocations dadaïstes, de la frénésie désarticulée des lettristes, ou de la beat generation qui jouait sa vie à la terrasse des cafés, il y a quelques décennies. Slamons, slameurs! Le public vote. Samedi, il a élu Christophe, un gamin branché sur 220 volts, qui «aurait été hippie» mais qui «n'était pas né». Avec pour prix une bouteille de whisky. Politiquement incorrect, mais rudement énergétique.