Callisto de Torsten Krol
Torsten Krol. Callisto. Trad. de Daniel Bismuth. Buchet-Chastel, 476 p.
L'étrange Odell Deefus est-il un Candide qui cache bien son jeu? Ou un incorrigible benêt, version Forrest Gump? On hésite, tant ce personnage est double. A 22 ans, pressé de partir faire la guerre en Irak, il quitte sa maison familiale du Wyoming à bord de sa Chevrolet et roule en direction de Callisto, au Kansas, où se situe le centre de recrutement de l'armée américaine. Hélas, il n'y parviendra pas car sa voiture rend l'âme devant la maison du diabolique Dean Lowry. Lequel vient de trucider et de découper en morceaux sa vieille tante, après lui avoir fait croire qu'il s'était converti à l'islam. Face à ce maboul, Odell va paniquer et commettre l'irréparable avant d'être accusé par la police d'être un dangereux terroriste à la solde de Ben Laden… Comment un innocent devient-il soudain un ennemi public coupable de tous les crimes? C'est à cette question que répond Torsten Krol, en fustigeant une Amérique paranoïaque et hystérique qui voit des complots partout, et des terroristes à tous les coins de rue. Un roman à la fois drôle et inquiétant, qui brosse un tableau très sombre du pays de George Bush.