Hors champ. Cary Elwes, comédien, «Saw»
Difficile de mieux résumer la carrière de Cary Elwes qu'en allant voir
Difficile de mieux résumer la carrière de Cary Elwes qu'en allant voir Saw de James Wan. D'entrée, dans ce démarquage tape-à-l'œil et sadique de Seven, deux hommes qui ne se connaissent pas se retrouvent enchaînés dans une salle de bain lugubre. Leur choix: s'entre-tuer ou se scier le pied. Le serial killer du film propose en effet à ses victimes de mourir par ses soins, au terme d'atroces souffrances, ou de se suicider. La plupart choisissent le suicide.
Cary Elwes joue le docteur Lawrence Gordon, un des enchaînés. Pas vraiment le premier rôle. Pas un faire-valoir non plus. Tout Cary Elwes en somme: depuis vingt ans, ce Britannique de 42 ans ne parvient pas à arracher de l'ombre son mètre 80 de blondeur. Il a pourtant tout pour plaire. Son sens du tempo comique l'a révélé en 1987, grâce à Princess Bride de Rob Reiner où il maniait l'épée aussi vivement que le rire. Cette autodérision, confirmée dans Hot Shots! (parodie de Top Gun en 1991) ou aux côtés de Jim Carrey en 1997 (Menteur, menteur), ne fait pourtant pas de lui un acteur comique incontournable.
Parallèlement, son talent dramatique, bien présent dès son premier film (Another Country de Marek Kanievska, 1984), lui fait côtoyer Matthew Broderick (Glory, 1989), Tom Cruise (Jours de tonnerre, 1990), Francis Ford Coppola (Dracula, 1992) ou Jan De Bont (Twister, 1996). Mais Cary Elwes ne s'impose pas pour un premier rôle. Ou alors pour des films qui finissent directement en vidéo. C'est comme sa voix, profonde: elle lui sert surtout à doubler des dessins animés. Drôle de destin que celui de ce Londonien encroûté dans un cinéma américain qui ne l'apprécie pas vraiment. Il est vrai qu'il a l'air de l'erreur à chercher: peu de comédiens dégagent, d'évidence, autant de sympathie. Un ami potentiel.