De lumière et d'absolu
Né en 1953 en Argovie, fils d'un peintre, Kälin s'était formé à l'image à l'INSAS de Bruxelles. De retour au pays, il débuta en 1980 comme cameraman pour la télévision (DRS et TSI) avant d'opter pour l'indépendance et l'aventure. En 1987, il est au Brésil avec Meier, cosignant le documentaire Douleur d'amour. Puis c'est cap sur l'Afrique, pour trois importants longs-métrages de fiction: Yaaba (Idrissa Ouedrogo, Burkina Faso), Gito l'ingrat (Léonce Ngabo, Burundi) et Hyènes (Djibril Diop Mambéty, Sénégal).
Il voyagera encore avec Gachot pour ramener de beaux portraits de musiciens (Martha Argerich, Maria Bethania), s'intéressant aussi à l'architecture avec Schaub (Santiago Calatrava, Herzog & de Meuron) et aux beaux-arts avec Bütler (Giacometti, Hodler). Parmi ses autres collaborations notables, on citera également Ludwig 1881 (Fosco et Donatello Dubini), Ein klarer Fall (Rolf Lyssy), Devils Don't Dream! (Andreas Hoessli), Closed Country (Kaspar Kasics) et Max Frisch, citoyen (Matthias von Gunten, 2008).
En tout, cet homme épris d'art et d'absolu aura éclairé - ou plutôt capté la lumière - pour plus de 50films. Il s'est éteint dans la nuit de dimanche à lundi, des suites d'un cancer du poumon, à la veille de s'embarquer sur un nouveau tournage avec Patricia Plattner.