La collection Krugier sous le marteau de Sotheby’s
Enchères La maison américaine dispersera les œuvres du marchand d’art genevois
Jan Krugier était connu pour ses humeurs, son chapeau mou et son cigare au coin des lèvres. Mais encore plus pour son œil expert et sa collection privée comprenant des œuvres de Giacometti, Picasso, Degas, Cézanne, Klee ou encore Goya.
Né en Pologne en 1928 au sein d’une famille juive passionnée d’art, il a 14 ans lorsque les nazis l’envoient à Auschwitz. Survivant de l’Holocauste, il est accueilli en Suisse en 1945. Il fréquente les artistes comme Alberto Giacometti et Pablo Picasso (il était le représentant de Marina Picasso lors de la succession de l’artiste). En 1962, il ouvre sa première galerie à Genève, puis une seconde à New York.
Entre le bien et le mal
Le célèbre marchand genevois disait souvent: «En chaque être humain cohabitent le bien et le mal. Je recherche dans les œuvres d’art quelque chose qui sublime cette idée.» C’est donc de cet art-là qu’il sera question les 5 et 6 février prochains à Londres chez Sotheby’s, lors de la vente en deux temps From Goya to Picasso: Works from the Private Collection of Jan Krugier. Soit 119 lots dont la valeur totale est estimée à 39 millions de dollars. Des pièces que le collectionneur et sa femme, Marie-Anne Krugier-Poniatowski, appréciaient au quotidien, dans l’espace de leur appartement.
Parmi les œuvres dont l’adjudication pourrait atteindre les sommets: Homme traversant une place par un matin de soleil de Giacometti (1950, 5-8 millions de dollars), Femme s’essuyant les pieds de Degas (1893, 1,5-2 millions de dollars) ou encore La Femme qui pleure de Picasso (1937, 1,94-2,9 millions de dollars).
Ce n’est pas la première fois que les œuvres ayant appartenu à Jan Krugier passent sous le marteau. En novembre dernier, c’était Christie’s qui mettait à l’encan à New York une partie de cette collection.