Comment expliquer cette relative faiblesse? Par le manque d'émulation entre auteurs ici même, et d'attention à ce qui se fait au-delà de nos frontières, peut-être. Par l'absence d'interlocuteur critiques au sein des grandes institutions, comme le déplore un Olivier Chiacchiari. Bref, dans ce contexte morose, la naissance d'une association d'auteurs mérite d'être saluée. A condition qu'elle ne cède pas aux tentations étroitement corporatistes. Pas d'exigence de quotas, de grâce! L'enjeu de la bataille est ailleurs: que les œuvres d'ici circulent et deviennent ainsi, dans la confrontation, enfin désirables.
Commentaire. Pas de quotas, de grâce!
Un bataillon d'auteurs, autant de voix singulières fondues en un seul
Un bataillon d'auteurs, autant de voix singulières fondues en un seul chœur. Soixante-huit dramaturges réunis sous la même bannière, celle des Ecrivains associés du théâtre de Suisse francophone (EAT). Qui aurait pensé que notre région comptait autant de plumes théâtrales? Et que ces créateurs, qui œuvrent dans la solitude, étaient capables de se mobiliser ainsi. Avec un objectif clair: diffuser leurs textes le plus loin possible, les faire jouer surtout.
Si cet acte fondateur a du panache, il ne devrait pas masquer l'essentiel. L'écriture théâtrale ne se porte pas bien sous nos latitudes. Ils se comptent sur les doigts d'une main, les auteurs romands à s'être réellement affirmés ces dix dernières années. Et ce dans un contexte favorable où des écrivains contemporains venus d'ailleurs ont droit à tous les égards, et c'est heureux, du Théâtre de Vidy à Lausanne en passant par le Poche à Genève.