Exit, donc, le spectre du racisme. L'empathie est palpable et la facétie ne domine que pour mieux prendre le contre-pied de l'adversité. Du reste, difficile de bouder son plaisir lorsque, dans le récit, Banzi est initié à sa nouvelle identité. Au travail, au magasin, à la police et même à l'église, son acolyte lui fait répéter toutes les situations où il pourrait se trahir, et le public se régale à chaque piège imaginé, puis dépassé. Plaisir donc, mais aussi soupir devant le destin de ceux qui doivent s'amputer d'une part de leur identité pour continuer à exister.
Sizwe Banzi est mort, Théâtre Vidy- Lausanne, jusqu'au 17 mai, tél. 021/619 45 45.