Cully Classique devient Lavaux Classic
Classique
Pour sa treizième édition, le festival opère une mue vers un élargissement dans la région de Lavaux. Certains concerts auront lieu à la Salle del Castillo de Vevey

Non, ce n’est pas un nouveau festival: Cully Classique change de nom et devient Lavaux Classic. «C’est une évolution significative avec un nouvel écrin qui ouvrira de nouvelles perspectives», a dit en substance Jean-Christophe de Vries, mercredi matin lors d’une conférence de presse au Steinway Hall de Lausanne. Avec quatre concerts prévus à la Salle del Castillo de Vevey et des activités musicales organisées dans les splendides vignobles de Lavaux, le festival élargit ses horizons.
Ce développement s’explique par la volonté de rayonner davantage et de mettre en valeur le terroir exceptionnel de la région classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. «Ça a pris deux ans pour fédérer tous les acteurs locaux et régionaux autour de ce nouveau projet», explique le jeune directeur Jean-Christophe de Vries, lequel est parvenu à décrocher un soutien financier renforcé des autorités cantonales et communales. Aussi l’Etat de Vaud et la Commune de Bourg-en-Lavaux ont-ils décidé de signer une convention tripartite de subventionnement pour une durée de trois ans. Cette subvention augmentera graduellement (de 80 000 francs en 2016 à 120 000 francs en 2018) afin d’appuyer le festival, dont le budget est passé de 950 000 francs (en 2015) à 1 million et 100 000 francs pour l’édition 2016.
Le Quatuor Borodine en ouverture
Afin de marquer la transition vers la nouvelle formule, la soirée d’ouverture aura lieu à la Salle del Castillo avec le Quatuor Borodine dans Haydn, Beethoven et Chostakovitch (ve 24 juin à 20h). Les pianistes Boris Berezovsky et Pierre-Laurent Aimard sont pareillement attendus à Vevey. Mais Cully reste le centre névralgique du festival. Des personnalités aussi diverses que Roger Muraro, le pianofortiste Kristian Bezuidenhout, ou encore le très doué ténor Mauro Peter et le pianiste Helmut Deustch (dans le «Voyage d’hiver» de Schubert) se produiront au Temple de Cully. La série «Nocturnes» – des concerts éclairés à la lueur de la bougie – se déroulera également au Temple.
Parce qu’il tient à donner une unité au festival, Jean-Christophe de Vries décline la thématique «Hors limites». L’idée est de réunir des œuvres qui sont «le fruit d’un dépassement dû à des contextes de privation ou de restriction». On citera le «Quatuor pour la fin du Temps» de Messiaen composé dans un camp de prisonniers en 1940 (joué par Tedi Papavrami et des jeunes musiciens de la HEM de Genève) ou des œuvres marquées par le totalitarisme communiste. Mais on peut aussi songer à Beethoven, atteint de surdité, ou à Schubert dont la maladie l’a poussé à écrire des chefs-d’œuvre, voyant la mort venir à grands pas.
Projet «Swiss made»
Outre les «Concerts de midi» qui mettent à l’honneur la jeune génération, Lavaux Classic développe un nouveau projet destiné à promouvoir les talents du pays. Swiss made s’articule en deux volets. Sous l’intitulé Interprétation, des artistes helvétiques ou talents émergeants se produisent en concert (le pianiste Jean-Sélim Abdelmoula, protégé d’András Schiff, sa 25 juin à 12h). Mais il y a aussi un volet consacré à la Création, avec des commandes passées à des jeunes compositeurs suisses.
Au bord du lac, L’Embarcadère est cette nouvelle scène destinée à accueillir des concerts de tous styles dans le cadre du festival off. Mais on profitera aussi des nombreuses activités en marge des concerts. Le producteur radio Charles Sigel animera des «Conversations» avec des personnalités comme Pierre Assouline, Lucienne Peiry, Bruno Monsaingeon et Marc Bonnant. Et l’on ne manquera pas de siroter un bon verre de blanc ou de rouge à l’occasion des balades musicales dans les vignobles.
Lavaux Classic, du 24 juin au 3 juillet. www.cullyclassique.ch