Roman
AbonnéDans «Le Dernier Mouvement», Robert Seethaler esquisse le portrait sensible du musicien, tissé à la façon d’une symphonie qui se composerait sous les yeux du lecteur

Sur le pont du paquebot qui le ramène en Europe, assis sur une caisse d’acier, Gustav Mahler contemple la mer, grise et inodore. On lui avait pourtant vanté son parfum. A même pas 50 ans, il est le plus grand chef d’orchestre de son époque mais cette gloire, «il la pay(e) du désastre (de son) corps». Ce voyage, il le sait, sera le dernier. Alors, à mesure que le vent souffle et lui «bal (aie) la tête de sottises encombrantes», il navigue à travers ses propres souvenirs. Ainsi s’ouvre Le Dernier Mouvement de Robert Seethaler, un portrait sensible du compositeur tissé à la façon d’une symphonie qui se composerait sous les yeux du lecteur.