Disques - Zoom
(Parlophone 7243 5 27783 2 4/EMI)
Annoncé en fanfare par une presse britannique décidément très avide de nouveaux talents, même fictifs, le premier album de Coldplay ne tient de loin pas les promesses qui l'accompagnent. Hors du buzz londonien et de son relais parisien, difficile en effet de concevoir ce qui peut échauffer pareillement les esprits dans cette succession de gentilles bluettes aux sonorités d'un autre âge. A l'instar de Travis, sensation écossaise de l'an dernier, le quatuor londonien pratique une pop à guitares atmosphérique et mélodieuse, teintée d'une légère mélancolie de circonstance. Rien cependant que l'on n'ait déjà entendu ailleurs, et mieux: référence particulièrement tenace, le défunt House of Love hante ainsi le son de Coldplay, sans que l'on puisse retrouver dans le timbre de voix las de Chris Martin le charme trouble du ténébreux Guy Chadwick, ni même l'audace mélodique de ses prédécesseurs. Malgré quelques indéniables réussites comme l'élégant «Sparks», évoquant les langueurs aigres-douces des Apartments, ou le sobre «Parachutes», concentrant sa mélancolie sur quelques maigres 45 secondes, l'ensemble n'échappe pas à un ennui relatif, reflet d'une prise de risques réduite à sa plus simple expression.