Claude Berri s’en est allé après quatre jours de tournage, et l’équipe, dirigée par sa compagne Nathalie Rheims et son fidèle assistant François Dupeyron (qui avait déjà aidé le défunt à boucler Ensemble, c’est tout), a tenu à achever ce film posthume. Drôle de film posthume, en vérité, qui n’a ni force dramatique, ni valeur testamentaire, ni portée d’un ultime baroud d’honneur.

Comédie mollassonne, partiellement autobiographique, Trésor raconte les désagréments d’un homme (Alain Chabat) qui croit malin d’offrir un chien à sa femme (Mathilde Seigner) pour leurs quatre ans de mariage: il se voit peu à peu mis à l’écart et privé d’affection au profit de l’animal.

Avec ses comédiens qui en font des tonnes, Trésor ne boucle guère que le pan le plus paresseux et trivial de la filmographie de Claude Berri. Mais sans approcher le charme autocritique impitoyable qui sauvait ces films-là, de Mazel Tov ou le mariage (1969) à La Débandade (1999). Un adieu pataud, cabot, moins royal que canin.

Trésor, de Claude Berri et François Dupeyron (France 2009), avec Alain Chabat, Mathilde Seigner, Hélène Vincent, Isabelle Nanty, Fanny Ardant, Stéphane Freiss. 1h25.