Amazon attaque Netflix sur le champ de la vidéo, aussi en Suisse
Vidéo en ligne
Le site d’e-commerce ouvre son service de vidéo en ligne dans 200 pays, et les clients suisses peuvent en profiter. Le duel, qui porte avant tout sur les séries TV, est désormais mondial

Il faut s’inscrire en deux étapes, avec la promesse que tout est à l’essai pour un certain temps. Ensuite, l’amateur de films et de séries découvre le service vidéo d’Amazon. Le géant de la Toile a annoncé ce mercredi l’ouverture de son offre à 200 pays, dont la Suisse. Pour le public helvétique, il faut être inscrit au club Premium (49 euros par an) – sans pouvoir profiter de la livraison accélérée –, puis s’abonner au canal vidéo, à 2,99 euros en promotion pendant six mois, puis 5,99.
L’attaque d’Amazon contre Netflix est désormais planétaire. Tous deux revendiquent environ 200 territoires. L’ancien vendeur de livres se montre agressif sur les prix face aux près de 15 francs demandés par Netflix.
Un catalogue encore modeste
Pour l’heure, le catalogue d’Amazon paraît modeste. En termes de films, les deux sites se ressemblent: hormis quelques grands classiques, ils ont la mémoire cinématographique d’une mouche, les grosses productions américaines foisonnent, et le reste du monde est ménagé par quelques efforts laborieux.
Amazon a pour lui de proposer des focus thématiques – ces temps, «Bollywood». Le site ne propose pas de documentaires. En revanche, il paraît mieux équipé en matière de doublages dans les films pour enfants, un point faible de Netflix.
Les séries, nerf de la guerre
Dans la stratégie d’Amazon, la vidéo constitue une incitation à souscrire à la plateforme premium, tandis que Netflix se concentre sur son portefeuille, qu’elle pense étoffer avec de la téléréalité. Pour les deux groupes, la bataille se joue sur les séries, machines à fidéliser les abonnés. Netflix est devenu un producteur de poids dans le secteur, avec «House of Cards», «Narcos», et maintenant des séries nationales telles que «The Crown».
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En déboursant 12 millions de francs par épisode pour cette dernière, l’entreprise créée par Reed Hastings montre à quel point l’enjeu des feuilletons lui importe. Le groupe de Jeff Bezos réplique avec des ambitions aussi élevées; il a par exemple décroché les droits d’adaptation des romans de Michael Connelly, ce qui donne la série «Harry Bosch».
A propos de «Bosch»: Harry Bosch en plein soleil
Adaptant Philip K. Dick, Amazon obtient un grand succès critique pour «The Man in the High Castle». Et Amazon investit le registre comique, dans lequel Netflix reste encore circonspect. Par leur concurrence, ils font bondir la production de séries, aussi pour les boulimiques de Suisse.