Bertrand Blier: «Il est quasiment impossible de parler de sexe à l'écran»
Cinéma
AbonnéSans lui, le cinéma français aurait pu mourir d’ennui. Il lui a insufflé une énergie dévastatrice abrogeant la décence et la logique. A 82 ans, l’auteur des «Valseuses» n’a rien perdu de son esprit subversif ni de son amour des acteurs

Menée dans un débordement de frénésie sexuelle, la carapate de deux voleurs de voitures et de vertus, flanqués d’une shampouineuse à la frigidité précaire, a ébranlé la France pompidolienne. Face à ce qu’ils qualifient de «décharge publique», de vertueux critiques dénoncent la «pornographie la plus nauséabonde» qui fût jamais, voire le caractère «authentiquement nazi» de l’œuvre – une assertion sur laquelle on s’interroge aujourd’hui encore. D’autres saluent cette «bourrasque» bienvenue, cette embardée libertaire dont certaines répliques expriment avec justesse la nécessité de l’hédonisme: «On n’est pas bien, paisibles, à la fraîche, décontractés du gland, et on bandera quand on aura envie de bander…»