«Boardwalk Empire» saison 3, ou l’exacerbation des conflits de territoires

Piquant: sur les murs des rues romandes et alémaniques ces temps est affiché en grand format le visage de Steve Buscemi. C’est une photo de l’exposition du Kunstmuseum de Berne, laquelle évoque un certain statut masculin sous le titre Le sexe faible (LT du 02.11.2013). Et voici que sort en DVD, et que passe sur RTS Un, la troisième saison de Boardwalk Empire. Difficile de parler de sexe faible à propos de Nucky Thompson, le maître d’Atlantic ­City dans les années 1920, principal protagoniste de la série, que campe Steve Buscemi.

Pourtant, même s’il contrôle les principaux verrous de la cité, le truand a ses failles. A commencer, à ce stade du feuilleton, par l’entourloupe foncière que lui a faite sa propre femme à la fin de la deuxième saison. Et cette fois s’imposent de sérieux soucis territoriaux, la route conduisant à ­Atlantic City puis à New York, pour l’acheminement du whisky interdit, devenant de plus en plus convoitée.

Le conflit central de ce troisième chapitre s’étend ainsi du sud au nord de la ville, comme un prolongement chaotique, et violent, de la promenade au bord du rivage d’Atlantic City qui donne son nom à la série. Et le feuilleton de Terence Winter de dérouler sa chronique d’une Amérique des années de la prohibition, cette fois en 1923, en reprenant sur un réveillon de Nouvel An, comme au début de la première saison. Et en précisant toujours mieux la lente montée en puissance d’une pègre, y compris Al Capone à Chicago, qui marque, à tout prix, les repères de ses divers territoires.