La croisière s’amuse trop fort dans «Triangle of Sadness»
Cinéma
AbonnéDivisée en trois chapitres, cette satire féroce qui raille les coutumes des méga-riches et acte le naufrage du mâle occidental vaut à Ruben Ostlund sa deuxième Palme d’or

Il faut commencer par renier le titre français, Sans filtre («Service compris», «Porte automatique», ou «Sans gluten» auraient aussi bien l’affaire…), tellement nul que les distributeurs le font figurer en petit sous le titre originel, Triangle of Sadness. Le «triangle de tristesse» s’inscrit dans les rides du lion que le souci creuse entre les sourcils. Ce froncement est rigoureusement incompatible avec le mannequinat qui est l’art d’incarner le bien-être, l’accomplissement personnel, le bonheur de consommer. Carl (Harris Dickinson) est sommé d’effacer cette ombre avant le casting.