Sympathique, divertissante, Designated Survivor n’a pas porté la révolution dans le genre. L’originalité du départ reposait sur un postulat classique du cinéma américain, propulser un quidam à un poste à fortes responsabilités. Il y eut Monsieur Smith au Sénat, il y a Tom Kirkman (Kiefer Sutherland) dans le Bureau ovale. A la suite d’un attentat, un gratte-papier du Département fédéral du logement est devenu président. Pas simple.
La série a dépeint un maître du monde libre sympathique, qui veut toujours bien faire, et qui, bien sûr, finit par s’imposer face à une administration et une hiérarchie militaires déterminées à le faire entrer dans leur moule. Rien de très original, mais voir ainsi l’ancien Jack Bauer embrasser l’humanité ne déplaît pas.
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Le poids historique de «The West Wing»
Surtout, Designated Survivor illustre le poids toujours considérable de The West Wing (A la Maison-blanche) dans la fiction politique américaine. La série d’aujourd’hui, due à David Guggenheim, emprunte d’innombrables idées à celle d’Aaron Sorkin, diffusée de 1999 à 2006. Dans sa dramaturgie visuelle, la série de Kirkman reprend la déambulation logorrhéique dans les couloirs du vénérable bâtiment là où l’avait laissée celle de Bartlet. Les tensions avec le parlement y sont identiquement décrites. Les enjeux de communication politique se révèlent présentés de la même manière. Designated Survivor condense sans doute davantage la violence des années 2010; néanmoins, elle s’est bâtie sur sa vénérable prédécesseure.
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