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«Designated Survivor» a offert un retour aux couloirs de la Maison-Blanche

Interrompue il y a quelques semaines, «Designated Survivor» a montré le poids toujours considérable d’«A la Maison-Blanche» sur la représentation politique dans les séries

Tom Kirkman, de l’administration au pouvoir. Kiefer Sutherland, de Jack Bauer à un gentil président. — © ABC/Netflix
Tom Kirkman, de l’administration au pouvoir. Kiefer Sutherland, de Jack Bauer à un gentil président. — © ABC/Netflix

C’est donc fini. Malgré une distribution de poids – Kiefer Sutherland, mais aussi Natascha McElhone, dans le rôle de sa femme, et une apparition de Michael J. Fox –, en dépit d’une audience correcte sur sa chaîne originelle, ABC, et nonobstant un choc durant la deuxième saison, Designated Survivor a été abandonnée. En mai, ABC a annoncé que la série politique, reprise à l’international par Netflix, n’aura pas de troisième chapitre. A moins que le site de streaming ne paie des prolongations, ce qui n’est pas exclu.

L'histoire du quidam devenu puissant

Sympathique, divertissante, Designated Survivor n’a pas porté la révolution dans le genre. L’originalité du départ reposait sur un postulat classique du cinéma américain, propulser un quidam à un poste à fortes responsabilités. Il y eut Monsieur Smith au Sénat, il y a Tom Kirkman (Kiefer Sutherland) dans le Bureau ovale. A la suite d’un attentat, un gratte-papier du Département fédéral du logement est devenu président. Pas simple.

La série a dépeint un maître du monde libre sympathique, qui veut toujours bien faire, et qui, bien sûr, finit par s’imposer face à une administration et une hiérarchie militaires déterminées à le faire entrer dans leur moule. Rien de très original, mais voir ainsi l’ancien Jack Bauer embrasser l’humanité ne déplaît pas.

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Le poids historique de «The West Wing»

Surtout, Designated Survivor illustre le poids toujours considérable de The West Wing (A la Maison-blanche) dans la fiction politique américaine. La série d’aujourd’hui, due à David Guggenheim, emprunte d’innombrables idées à celle d’Aaron Sorkin, diffusée de 1999 à 2006. Dans sa dramaturgie visuelle, la série de Kirkman reprend la déambulation logorrhéique dans les couloirs du vénérable bâtiment là où l’avait laissée celle de Bartlet. Les tensions avec le parlement y sont identiquement décrites. Les enjeux de communication politique se révèlent présentés de la même manière. Designated Survivor condense sans doute davantage la violence des années 2010; néanmoins, elle s’est bâtie sur sa vénérable prédécesseure.

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