Sans transition ni bouleversement, Girls reprend là où elle s’était arrêtée. Hannah (Lena Dunham) aide son petit ami – l’est-il vraiment? –, qui s’est fait renverser par un camion. Elle flirte par ailleurs avec un autre. Et se retrouve dans cette situation de casse-tête sentimental, à se demander même s’il y a vraiment quelque sentiment dans tout cela. Ses amies n’en mènent guère plus large. Les semaines passent à New York et les héroïnes sont comme des souris de laboratoire prises dans les labyrinthes des rues et, surtout, ceux de leurs doutes psychologiques, détaillés en de vives discussions.
Lena Dunham s’adjoint parfois l’apport d’un ou une autre scénariste, mais Girls demeure sa construction personnelle. Elle en est à la fois créatrice, actrice et auteure principale. Ainsi, elle peut choisir les étapes franchies ou non par des personnages, et conserver ce ton particulier, d’irréductible chronique sentimentale new-yorkaise, dont on ne changera pas un boulon. Demeurant à la fois drôle et sérieusement directe.
S’il y a ironie dans Girls, elle se situe loin derrière ses figures bien vivantes. Exhibant ses formes comme ses états d’âme, Lena Dunham pratique une sincérité comique particulière, renforcée par des dialogues serrés. Un premier degré constant, pourtant doublé d’une distance due aux excès de refoulement ou d’attachement de la part de ces drôles de (jeunes) dames.