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AbonnéLa réalisatrice, qui a grandi en France, dévoile avec «Sous les figues» un premier long métrage de fiction délicat tourné avec trois fois rien

Elle fait partie de ces enfants d’exilés qui ont grandi en sachant qu’ils appartiennent à deux cultures, ce qu’elle qualifie immédiatement de richesse. Erige Sehiri est née à Lyon, a vécu jusqu’à l’obtention de son bac dans la banlieue des Minguettes au sein d’une famille tunisienne, et elle dit que de cet ailleurs vient sa grande ouverture au monde. Son parcours l’amènera aux Etats-Unis et au Canada, où elle apprendra l’anglais puis étudiera la finance, mais sans jamais oublier son désir de cinéma, qui lui vient de l’enfance, et notamment de sa découverte dans le cinéma de son quartier de L’Ours (1988), de Jean-Jacques Annaud. «J’ai été bouleversée par l’idée qu’un film pouvait avoir un animal comme personnage principal», se souvient-elle.