Avant d’être réalisateur, Kirill Serebrennikov est metteur en scène de théâtre et dramaturge. Il y a dans sa manière de filmer les groupes et d’agencer les déplacements des personnages une virtuosité en totale adéquation avec les aspirations de Mike, Viktor et leurs amis. Dans un pur esprit punk, le cinéaste fait parfois dérailler son récit à travers des parenthèses en forme de clips, déjanté lorsque les passagers d’un train reprennent Psycho Killer (Talking Heads) ou désenchanté quand une femme abandonnée chante sous la pluie Perfect Day (Lou Reed).
Assigné à résidence, le réalisateur n’a pas pu venir défendre son film à Cannes. Il est accusé de détournements de subventions publiques, mais ne cesse de clamer son innocence. Avec Leto, il lance un appel à la jeunesse russe: ne laissez pas un régime annihiler vos rêves.