«Les Etoiles filantes», série créée par François Archambault et Ricardo Trogi (2007-2008)

Que sont nos rêves devenus? C’est la question que pose Daniel, lorsqu’il fait irruption dans la vie de son ancien ami d’enfance Jacques. Celui-ci s’est installé comme prof de maths dans une banlieue tranquille, avec femme et fiston. Ainsi que les anciens instruments de musique remisés au grenier. Naguère, Daniel et Jacques avaient leur groupe de rock, Les Météores. Si le premier est resté accroché à cet âge, le second a presque tourné la page. Et voici que Daniel vient parquer sa roulotte dans le jardin de Jacques, en lui annonçant, de surcroît, qu’il ne lui reste sans doute plus que quelques mois à vivre…

Les Etoiles filantes constituait l’une des petites perles de l’édition 2008 de Cinéma Tous Ecrans. Cette série, qui confirme la bonne forme de la fiction québécoise, est due à François Archambault, venu du théâtre – certains ont pu voir en Suisse romande sa pièce La Société des loisirs –, et au cinéaste Ricardo Trogi, auteur en 2002 de Québec-Montréal , un gros succès dans les salles de la province. La publication de la saison 2 (toutes zones, mais en NTSC) clôt cette histoire d’amitié douce-amère, d’une grande délicatesse.

Le cocktail fait merveille: la réalisation sans heurt choisie par Ricardo Trogi enveloppe l’écriture empathique de François Archambault. Lequel a la subtilité de ne pas enfermer ses personnages dans les clichés auxquels on aurait pu s’attendre. La seconde saison accentue même l’évolution des personnages, le plus bohème n’étant finalement pas celui que l’on attendait. Les Etoiles filantes trouve ainsi un ton unique, se jouant des registres, du drame au comique, avec autant d’aisance que de cohérence. Une belle page de fiction TV trempée de nostalgie.