«Guyane», la série de Canal+ qui raconte l'enfer des orpailleurs
fiction TV
En général, quand les concepteurs de séries françaises s'intéressent aux marches de l'Hexagone, cela donne des produits ridicules. La nouvelle et ambitieuse série de Canal+ tranche dans le lot
Un personnage donné comme majeur est assassiné durant le premier épisode. Dans la fiction française, où l’on est souvent économe comme un vieil épargnant suisse, ce n’est pas courant. C’est ce qui se produit dans Guyane, nouvelle, et ambitieuse, fiction de Canal+.
Créé par Fabien Nury, qui vient de la BD et dont c’est le premier grand projet audiovisuel, le postulat peut d’abord laisser circonspect: ne va-t-on pas basculer dans une vision bien exotiquement tropicale, plages, chaleur et au lointain, Ariane sur son pas de tir? Dans la fiction hexagonale, l’utilisation de régions jugées lointaines – même, et surtout, si elles font partie de la République – n’a pas souvent donné de belles réussites.
A voir le début de Guyane, il y a de quoi espérer une aventure âpre et moite. Le téléspectateur est emmené dans les pas de Vincent (Mathieu Spinosi), un étudiant à l’Ecole des mines, puni par sa direction pour des actes répréhensibles et envoyé dans ce qui est considéré comme le pire endroit qui soit – la Guyane, donc, là où les bagnards échouaient avant de périr du typhus. Vincent est d’abord encadré par un chercheur d’or employé par une grande compagnie, mais un peu tricheur. Surtout, il rencontre Serra – Olivier Rabourdin, vu notamment dans Les Hommes de l’ombre, lequel a la gueule de l’emploi, c’est peu dire. Baroudeur et manipulateur en diable, ce Serra est un petit seigneur de la jungle, mais aussi de Cayenne.
Vincent opère donc une plongée inattendue dans le monde sans pitié des orpailleurs. Un univers presque à la mode: l’écrivain Colin Niel, qui a vécu en Guyane, a consacré un excellent polar à ce monde des pisteurs d’or (Ce qui reste en forêt, aux Editions du Rouergue, en 2013). L’approche de Fabien Nury se révèle plus crue, mais cet exotisme-là, dans le bon sens du terme, a de quoi passionner.
A propos de Colin Niel: Drogue et poids de l’histoire, un polar conte la Guyane
Canal + a lancé ce nouveau pari lundi 23, à 21h, et l’annonce en DVD pour le 14 février.
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