«I Used to Be Famous», «Eden», un podcast sur le Moyen Age: nos conseils sur les plateformes
Séries
Au menu cette semaine, un film de bonne humeur musicale sur Netflix, une série australienne sur un drame au quasi-paradis, et des discussions de jeunes expertes et experts des études médiévales, à propos notamment de dragons

Tous les week-ends, nous proposons nos conseils de films, séries, podcasts et autres créations à découvrir chez soi. Retrouvez toutes nos suggestions.
Si vous avez… 1h40
«I Used to Be Famous»
Que deviennent les membres de boys bands qui vieillissent? Certains se recyclent dans la pub, d’autres dans les séries B et d’autres encore errent dans une vie où la galère a remplacé les paillettes. C’est le cas de Vince (Ed Skrein, vu dans Deadpool), ex-vedette de Stereo Dream, groupe pop aux tubes sucrés et aux coupes décolorées. Vingt ans après l’heure de gloire, le chanteur se traîne dans les rues du sud de Londres, son synthé attaché à une planche à repasser, jouant devant des passants indifférents. Jusqu’à ce que vienne l’accompagner à l’improviste Stevie (Leo Long) un jeune autiste surdoué de la batterie. La vidéo fait un carton, redonnant à Vince l’espoir de renouer avec le succès. Mais encore faut-il convaincre les cerbères du milieu de la musique et la mère protectrice de Stevie… loin d’être une mince affaire.
Héros déchu cherche second souffle – et le trouve au détour d’une amitié improbable: le scénario de I Used to Be Famous peut sembler à première vue aussi usé qu’un hit des années 2000 (vous devinez la fin, n’est-ce pas?). Tout comme le portrait qu’il brosse d’une industrie impitoyable, broyant ou contorsionnant coûte que coûte ses talents dans un moule. Mais le film, qui maîtrise à merveille la mélodie du feel good, peut compter sur un rythme efficace et des performances touchantes de justesse – glissons ici que Leo Long est neurodivergent dans la vie, c’est-à-dire une personne au fonctionnement neurologique atypique. De quoi rappeler qu’au-delà de la pluie de dollars, la musique sait adoucir les mœurs et les cœurs. V. N.
Un film d’Eddie Sternberg (2022), disponible sur Netflix.
Si vous avez… 8 x 45'
«Eden»
«Eden», pour le caractère paradisiaque de cette région d’Australie: nature opulente et partout verdoyante, forêts pentues, plages et falaises face à l’océan, couchers de soleil féeriques… Scout (Sophie Wilde) revient dans ce pays de son enfance alors qu’elle étudie la musique à la Juilliard School à New York. Elle retrouve son amie d’enfance Hedwig (étonnante Bebe Bettencourt), laquelle vivote de deals et autres petites affaires. Le soir de ce premier jour de retour, au sortir d’une fête chez un acteur en perdition, survient le drame. Les deux jeunes femmes disparaissent dans un bois.
Primeur web de la RTS, cette série propose un thriller en environnement de rêve, à la narration solide et spéciale, servi par une élégante réalisation. Il reprend le principe choral, la chronologie d’un personnage explorée par épisode, qui avait fait l’originalité de The Slap (La Gifle), le feuilleton qui, au début des années 2010, avait posé l’Australie sur la carte mondiale des séries. N. Du.
Une série créée par Vanessa Gazy (2021). A voir sur RTS Play.
A ce propos: Une gifle télévisuelle venue d’Australie
Si vous avez… 15'
Le podcast «Passion Médiévistes»
Ombeline explique: au Moyen Age, le dragon «est une créature polymorphe. Parfois il est représenté avec une unique corne sur le front qui ressemble à une antenne parabolique.» A l’heure de House of the Dragon, on peut plonger avec plaisir dans Passion Médiévistes, un podcast créé en 2017, qui ne faiblit pas.
A chaque séquence, une jeune chercheuse ou un jeune chercheur dans les études médiévales raconte son objet de travail et la manière dont elle ou il construit sa recherche. Par exemple, le podcast a récemment exploré les résonances du Moyen Age dans les jeux vidéo, à Byzance ou dans la fantasy. Et auparavant, il a donc été question de dragons, qu’Ombeline a analysés au fil des bestiaires médiévaux, ces «recueils de descriptions d’animaux – qu’ils soient réels, le lion, le pélican, le renard, ou imaginaires comme le dragon, la chimère, le griffon – dans le but d’en tirer un enseignement moral ou religieux».
Le fait est qu’il n’est pas toujours facile d’y repérer le dragon car, précisément, il change de forme selon les auteurs ou les traditions. Un conseil pour le repérer: il est souvent montré en compagnie de l’éléphant, ou de saints, en particulier bien sûr saint Georges, qui le terrasse. La spécialiste indique encore qu’avec le dragon, «symbole du mal absolu», il est question «de parler du Christ, des démons, des vices, ou des comportements que les hommes doivent adopter pour résister à la tentation du diable». A méditer face aux fictions HBO. N. Du.
Un podcast créé par Fanny Cohen Moreau. Sur les principales plateformes.
Retrouvez tous nos articles sur les séries.