Catherine Parr (1512-1548) fut la dernière des six épouses d’Henri VIII (1491-1547). L’ont notamment précédée dans le lit du roi Anne Boleyn et Catherine Howard, qui furent toutes deux décapitées sur ordre de leur époux. Si la première a été au cœur de plusieurs films, et fut notablement incarnée par Natalie Portman dans Deux Sœurs pour un roi (2008), ce n’est pas le cas de Catherine Parr, peu représentée à l’écran. La voici au centre du Jeu de la reine, une production britannique réalisée par Karim Aïnouz, auteur d’une œuvre méconnue entre fiction et documentaire.

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Dans ce qui est sans conteste le film le plus ambitieux de sa carrière, et le premier en anglais, le Brésilien raconte comment, dans les derniers moments de la vie d’Henri VIII, Catherine Parr deviendra en son absence régente et tentera d’entamer une réforme religieuse autorisant la lecture de la Bible en anglais et une libre interprétation des Evangiles. Adaptant un roman d’Elizabeth Fremantle, et notamment la mort du roi, il fait de la reine consort une figure moderne et féministe, ce que renforce une voix off confiée à Elizabeth Ire, fille d’Anne Boleyn, qui sera la dernière souveraine de la dynastie des Tudor.

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Beaux costumes, décors élégants, barbes imposantes, complots à tout va: Le Jeu de la reine, au-delà du regard posé par le réalisateur sur son héroïne, ressemble à de nombreux films historiques. Et hélas, il ne tient pas la comparaison avec Deux Sœurs pour un roi, Marie Stuart, reine d’Ecosse (Josie Rourke, 2018) ou Elizabeth (Shekhar Kapur, 1998). Ressemblant plus à un téléfilm de luxe qu’à une œuvre de cinéma, il affiche une sécheresse narrative et peine à incarner les personnages secondaires, ce qui en fait un objet que l’on regarde avec un désintérêt poli.