Le Ken d’hier est le Loach d’aujourd’hui
#Un jour, un tweet
Recordman des sélections cannoises, le cinéaste britannique est de retour sur la Croisette avec «Sorry We Missed You»

Jusqu’au 25 mai, le hashtag #Cannes2019 sera l’un des plus utilisés sur Twitter. Chaque jour, parmi les milliers de gazouillis générés par le festival, «Le Temps» en retient un, prétexte à parler de Cannes, de sa Croisette, du cinéma, mais pas seulement.
#Un jour, un tweet
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Parmi les deux films projetés jeudi en compétition, celui d’un réalisateur qui fait partie du club des doubles Palmes d’or. Ken Loach a reçu la récompense suprême du Festival de Cannes en 2006 pour Le vent se lève, puis dix ans plus tard pour Moi, Daniel Blake. Le cinéaste britannique est aussi le recordman des sélections: il a présenté dix-huit de ses films sur la Croisette, où il a remporté quatre autres prix.
Ken Loach présente son film "Sorry we missed you" au @Festival_Cannes : rencontre en 1980 avec un homme qui obtiendra deux fois la Palme. #Cannes2019 #SorryWeMissedYou pic.twitter.com/3UzZoLGai9
— Ina.fr (@Inafr_officiel) May 16, 2019
Si le festival lui est d’une fidélité absolue, c’est parce que sa filmographie est d’une cohérence absolue. Alors que parmi ceux qu’on appelle les maîtres du cinéma contemporain il y a en a qui se sont parfois égarés, comme Pedro Almodóvar avec Les Amants passagers, Ken Loach est toujours resté droit dans ses bottes, ne détournant jamais son regard de l’Angleterre des exclus, en infatigable dénonciateur des injustices sociales qu’il est depuis ses débuts à l’aube des années 1960.
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Afin de célébrer son retour en compétition, l’INA (Institut national de l’audiovisuel) a ressorti une archive de 1980. On y voit Loach regretter que si peu de films soient tournés en Angleterre sur l’Angleterre. «Notre culture est colonisée par l’Amérique, le cinéma aussi», dit-il. Cette affirmation est malheureusement toujours d’actualité, même si, grâce notamment aux séries, de plus en plus d’histoires fondamentalement britanniques sont racontées. Ken Loach pourrait-il devenir le premier à recevoir trois Palmes d’or? C’est la question qui devrait en tout cas occuper plus d’un commentateur avant que les frères Dardenne, eux aussi primés deux fois, eux aussi fidèles à leurs idéaux, ne dévoilent la semaine prochaine Le Jeune Ahmed.