Avec «L’Année du requin», la France a enfin son film de squale
Le NIFFF dévoile en première mondiale une œuvre inouïe, une histoire de requin au large des côtes atlantiques françaises avec Marina Foïs et Kad Merad. Un subtil jeu sur les genres qu’expliquent les réalisateurs
On ne pourrait l’inventer: enfants, ces frères jumeaux se faisaient raconter des histoires de Stephen King par leur maman – «on en réclamait!», lance Ludovic Boukherma, confirmé par Zoran. Le tandem a relevé le défi jamais abordé jusqu’ici dans l’Hexagone; faire un film de requin français. Et ils l’ont façonné à leur manière. Cela donne L’Année du requin, dévoilé au Festival du film fantastique de Neuchâtel et en salles en France dès le 3 août. «Pendant longtemps, raconte Ludovic, nous n’avons pas assumé notre goût pour le cinéma de genre, avec lequel, pourtant, nous avons grandi… Puis nous avons décidé de nous y lancer. Le requin est venu d’abord, mais nous avons réalisé Teddy en premier, l’actualité nous l’imposait.»
Les frères Boukherma apparaissent sur la scène mondiale avec ce Teddy, montré l’année passée au NIFFF, une histoire de loup-garou. Zoran précise: «Le fantastique est un véhicule intéressant pour parler de société. Il y a quelques années, nous étions dans cette ambiance de jeunes qui se radicalisent, sur le plan visuel à l’époque on voyait ces jeunes ordinaires de banlieue partir en Syrie et devenir barbus… Cela nous a imposé le loup-garou. Puis sont venus le virus et les confinements, et le requin nous est revenu en tête.»