Dans la torpeur de l’été
Tarde para morir joven joue sur un récit déceptif. On s’attend à ce que quelque chose vienne le faire basculer, mais rien, si ce n’est quelques infimes péripéties. Sofia souhaite retourner en ville, auprès de sa mère, et s’amourache d’un motard plus âgé; Lucas est mélancolique mais ne sait pas comment s’y prendre pour la récupérer; les adultes vaquent à leurs occupations. Les séquences s’étirent parfois inutilement, on est dans la torpeur de l’été, tous attendent avec impatience la fête du Nouvel-An.
De cette absence d’enjeux dramatiques, de cette attente propre à l’adolescence, cet âge où on veut tout de la vie mais où le temps ne passe pas assez vite, naît finalement la force du film, qui passe d’une scène insignifiante à de beaux moments de cinéma, comme lorsque Sofia reprend nuitamment à l’accordéon Eternal Flame, des Bangles.