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Parlé italien
La cohésion sociale passe par la connaissance des langues nationales. Ce «gros enjeu pour un pays quadrilingue» passe par la mobilité des élèves et de leurs enseignants entre les différentes régions linguistiques. Actuellement, seuls 2% des élèves ont accès à des échanges culturels. L’idée est qu’à l’avenir tous les enfants suisses puissent participer à ces échanges. Ils étaient 6250 en 2017, ils sont déjà 5300 en 2018, la barre des 10 000 devrait être atteinte d’ici à la fin de l’année.
Un accent a été mis sur la promotion de l’italien. Les cantons de Vaud et de Berne ont déjà introduit une maturité bilingue avec la langue de Dante. Même le bon vieux romanche n’est pas oublié, «car une langue ne peut être préservée que si elle est parlée et lue», rappelle Isabelle Chassot. Par ailleurs le programme Jeunesse et musique a permis l’an dernier à 8500 jeunes de participer à des cours ou des camps de musique. Ils seront 11 000 en 2018.
Autre facteur important de cohésion sociale: l’environnement bâti. Dans le cadre de l’année européenne du patrimoine culturel, la Confédération a pris diverses initiatives pour souligner son importance essentielle. En janvier, Alain Berset a invité les ministres européens de la Culture à une conférence qui a débouché sur la Déclaration de Davos. Les Etats signataires de ce document s’engagent à développer une culture du bâti de qualité.
Billets de cinéma
Le financement public de la culture en Suisse s’élève à 2882,6 millions – 302,6 de la Confédération, 1197,9 des cantons et 1382,1 des communes. L’économie créative occupe quelque 275 000 personnes et génère une valeur ajoutée annuelle de 22 milliards.
Quant au cinéma, puisque c’est cet art que Locarno célèbre, il bénéficie en Suisse d’un volume de financement estimé à 69 millions de francs (contre 41 en 2012), assuré à 31% par l’OFC, 26% par les régions, 18% par la Télévision et 25% divers (fonds propres des producteurs, Suissimage, distributeurs). La région germanophone se taille la part du lion en finançant 61% du cinéma suisse, contre 33% la francophone et 7% l’italophone.
Le plus grand succès du cinéma suisse en 2017 est Die Göttliche Ordnung – L’ordre divin, de Petra Volpe, avec 344 148 billets vendus. On est loin des 941 412 billets des Faiseurs de Suisses, de Rolf Lyssy (1978), ou même des 596 131 entrées des Mamies ne font pas dans la dentelle, de Bettina Oberli (2006), mais le cinéma a perdu en popularité. Et en Suisse alémanique, l’obtention du droit de vote des femmes a battu de 40 000 entrées Le dernier Jedi…
Il reste un point à améliorer: les réalisatrices sont sous-représentées avec 25% de films de fiction et 29% de documentaires. Et les coûts de ceux-ci sont 20% plus bas que ceux de leurs mâles confrères…