Publicité

«Luther», «Minx», «L’Affaire Fourniret»: nos conseils sur les plateformes

Un film qui ne conclut pas vraiment la saga du sombre policier Luther, un pionnier des magazines pornos féminins, un vaste documentaire sur l’un des pires tueurs en série de France: nos pistes pour le week-end

Luther en Norvège (c'est tourné en Islande), Idris Elba et, ce qui est essentiel, son manteau. — © Netflix
Luther en Norvège (c'est tourné en Islande), Idris Elba et, ce qui est essentiel, son manteau. — © Netflix

Tous les week-ends, nous proposons nos conseils de films, séries, podcasts et autres créations à découvrir chez soi.
Retrouvez  toutes nos suggestions.

Si vous avez… 2h09

«Luther: Soleil déchu»

L’une des choses les plus importantes, chez Luther, c’est son manteau trois-quarts en laine. Le vêtement a d’ailleurs fait l’objet de gloses sur les sites et profils de mode masculine, et si on le googlise, on reçoit d’emblée quelques propositions commerciales. On le retrouve donc dans le film qui clôt, en principe, la série de cinq saisons.

Deux clins d’œil vestimentaires: dans les débuts, quand Luther sort de prison, il trouve un sac dont il extirpe, en majesté, ledit manteau. Plus tard, quand la bataille s’est achevée, c’est son patron, pas moins, qui lui rend le précieux paletot, même pas trop amoché. Entre les deux, Luther a donc connu la prison pour ses actes un peu hardis durant ses enquêtes, puis il s’est coltiné un méchant assez haut placé sur l’échelle des vilains (incarné avec moult sourires par Andy Serkis), qui enlève des gens, les pend et met le feu à la maison dans laquelle il les collectionnait.

Un film? Un long épisode, ou plutôt quelques épisodes agglomérés, qui n’ont rien de vraiment testamentaire. Mais peut-être ce film est-il quand même terminal, et qui sait, peut-être reverra-t-on la pelisse sous matricule 008? N. Du.

Un film de Jamie Payne (2023). A voir sur Netflix.

A propos de l’hypothèse Alba: Barbara Broccoli: «Choisir qui jouera 007 ne se résume pas à pointer un nom dans le bottin»


Si vous avez… 5 x 50’

«L’Affaire Fourniret: dans la tête de Monique Olivier»

Copieuse matière pour une atroce affaire. Les promoteurs et Netflix n’ont pas lésiné dans la conception de cette enquête en cinq chapitres sur le célèbre pédocriminel, violeur et tueur en série français, responsable de 11 meurtres. On passera la lourdeur du titre et des intitulés de chapitres («La femme du monstre»…) pour suivre avec intérêt et horreur à la fois, le déroulé de l’affaire Fourniret en temps historique, c’est-à-dire au fil des révélations. Affichée en plein milieu de l’écran, la chronologie est d’ailleurs sans cesse en mouvements d’avance et retour, il faut suivre.

La série colle ainsi aux nombreux sursauts, au fil des découvertes, voire des quelques confessions, de Michel Fourniret ou de sa femme Monique Olivier. Le propos porte avant tout sur la seconde, vite mise en question dans la posture de victime tétanisée qu’elle a voulu adopter. Clairement, le propos est de réestimer le rôle de celle qui a correspondu avec Michel Fourniret en prison (il n’avait, alors, pas encore tué), et qui a accepté de l’épouser avant de le rencontrer.

Les nombreux intervenants – il n’y a pas de voix off, seulement des paroles de policiers, juges ou avocats, par-dessus la frontière franco-belge – démontent l’image de femme sous emprise et détaillent le rôle de la complice. Son avocat, lui, apporte son éclairage non sans quelque lucidité. Une œuvre imposante pour l’un des pires serial killers de l’histoire française, et l’un des pires couples d’assassins. N. Du.

Une série de Christophe Astruc et Michelle Fines (2023). A voir sur Netflix.


Si vous avez… 10 x 30’

«Minx»

Ah, les années 1970… le peace & love, les pattes d’eph' – et les inégalités de genre. Joyce (Ophelia Lovibond), jeune Américaine qui dévore Anaïs Nin et Gloria Steinem, ça la révolte. Elle compte bien lancer son premier magazine féministe intitulé Le Réveil du Matriarcat. Etonnamment les éditeurs ne sont pas emballés… Sauf Doug (Jake Johnson, plus barbu que dans New Girl), magnat de la presse porno malin et gouailleur qui lui propose de s’associer. Pour un concept un peu plus radical: un magazine érotique destiné aux femmes. D’abord horrifiée, Joyce finit par embarquer dans la conception de Minx, qui invite les hommes à se dénuder et les lectrices à se rincer l’œil.

Minx, la série, est à l’image du magazine: joueuse, colorée, friponne – sexes masculins en gros plans dès le premier épisode – et surtout bon enfant. On rit de voir Joyce tenter de réconcilier ses idéaux (et sa pudibonderie) avec les lois du marché et les shootings explicites. On pense à d’autres séries, comme 3615 Monique (avec notre Noémie Schmidt nationale), qui raconte la création du premier téléphone rose dans le sillage du minitel, ou Good Vibrations, sur une ménagère de l’Angleterre thatchériste devenue vendeuse de sex-toys sous le manteau. Sans trop s’éloigner de ses prédécesseures, Minx a le bon goût de multiplier les trajectoires féminines, et d’offrir l’instantané d’une époque. Celle de la deuxième vague féministe, qui a placé le plaisir des femmes au cœur des revendications, et qui a vu naître Viva, magazine mêlant nus masculins et commentaires sociétaux où œuvrait… Anna Wintour, emblématique rédactrice en chef de Vogue. V. N.

Une série d’Ellen Rapoport (2022). Sur OCS et dès le 26 mars sur la RTS (les lundis à 23h15) et sur PlayRTS.

Retrouvez tous nos articles sur les séries.