Amazon a de la suite dans les idées. Pour son service de vidéos par abonnement, le géant du Web avait déjà acheté l’élégante adaptation du Maître du Haut Château, le roman de Philip K. Dick. Depuis quelques jours, il propose également un bouquet de dix téléfilms d’une heure environ, chacun d’après une nouvelle de l’écrivain californien de science-fiction.

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Des vedettes aux commandes

Le projet a été chapeauté par Ronald D. Moore (Battlestar Galactica), avec quelques vedettes en devanture, dont Bryan Cranston (Breaking Bad), qui coproduit, Anna Paquin, Steve Buscemi ou Sidse Babett Knudsen (Borgen). Ces deux derniers apparaissent dans un savoureux chapitre où l’humanité cohabite avec les humanoïdes qu’elle a créés: l’actrice danoise incarne l’un d’eux, au bout du rouleau.

Lancée quelques jours après la quatrième saison de Black Mirror, Philip K. Dick’s Electric Dreams souffre un peu de cette proximité. Les deux anthologies évoluent dans le registre de la dystopie, la veine d’un pessimisme du futur. Le florilège proposé par Amazon a pour lui la richesse des vues de celui qui a soufflé Blade Runner au monde, avec ses troubles d’identité et ses lendemains qui déchantent.

Revenir au reclus de Berkeley

On y croise des télépathes opprimés par la société mais qui travaillent parfois avec la police, des résistants écolos dans un monde ultra-hygiénisé, des citoyens vivant dans un cadre sécurisé à outrance et tracés par leurs gadgets électroniques… On embarque même dans une aventure de type Star Trek existentiel, avec un capitaine de vaisseau revenu de très loin, et dont l’humanité est sujette à caution.

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Des adaptations propres, peut-être un peu trop, manquant d’une petite dose supplémentaire de véhémence par rapport au pessimisme général du propos. Mais il y a un clair respect de l’œuvre originale dans ces épisodes. Ils expriment une volonté de revenir à l’écrivain de Berkeley, lui qui a conçu la matrice dans laquelle nous vivons. Ainsi, ces Electric Dreams montrent tout ce que Black Mirror doit à Philip K. Dick.


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