Le 5 août 1984, la comète hollywoodienne révélée par le film Ma cousine Rachel s’est éteinte dans cette commune genevoise de 800 habitants enclavée dans le district vaudois de Nyon, quelques mois avant de tourner la suite des Oies sauvages. L’acteur gallois y était arrivé pour la première fois au début de sa carrière en 1957; il ne cessera d’y revenir. C’est aujourd’hui une pierre de granit brut aux contours irréguliers qui porte le nom de l’acteur nominé sept fois aux Oscars mais toujours déçu, tantôt céleste, tantôt rongé par ses démons.
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Couple mythique et infernal
Pas un bruit, un bouquet fané, une mousse verte qui efface petit à petit le gris de la pierre, des coquillages immaculés déposés par une main inconnue. Difficile de croire qu’il y a trente-quatre ans, le 12 août 1984, les paparazzis se pressaient pour immortaliser Liz Taylor devant la tombe recouverte alors d’immenses gerbes multicolores. Oppressée par la foule inquisitrice, celle qui forma avec l’acteur un couple aussi mythique qu’infernal finira par quitter les lieux. La place d’environ 1m20 qu’il avait réservé à ses côtés restera vide. Restent les souvenirs cinématographiques de leur idylle: Cléopâtre, Qui a peur de Virginia Woolf, Hammersmith Is Out.
«Richard Burton souhaitait être enterré dans ce lieu très shakespearien où la nature explose, se souvient la maire de Céligny, Marie-Béatrice Meriboute. Il est resté très fidèle à tous les gens qu’il a connus avant de devenir une icône, poursuit la maire. Il chérissait cet anonymat, le luxe de prendre un verre au bistrot comme n’importe quel autre habitant sans être poursuivi par les flashs. Céligny était son havre de paix.»